Date de publication :
mardi 4 octobre 2016
Valorisons les enseignantes et les enseignants, améliorons leur statut professionnel
Depuis 1994, le 5 octobre est désigné comme la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants. À l’initiative de l’ONU et de l’ILO (International Labor Organisation), elle vise à contribuer à une reconnaissance véritable du travail enseignant et à être l'occasion de mettre en lumière les défis associés à la profession. |
La démonstration du rôle des enseignantEs dans la construction d’une société constituée d’une population informée, critique et compétente n’est plus à faire. Par leur travail, ils contribuent à la mise en place des conditions essentielles au développement démocratique, culturel et économique des collectivités.
Malgré cela, on constate trop souvent que le corps enseignant n’a pas les conditions matérielles, l’appui et la reconnaissance nécessaires pour réaliser pleinement sa mission. C’est particulièrement le cas des collègues qui enseignent à la formation continue. Isolés, souvent sans bureau, ordinateur ni téléphone, avec des conditions de travail inférieures à celles de leurs semblables à l'enseignement régulier, les membres du personnel enseignant à la formation continue sont confrontés à plusieurs obstacles. Et c’est sans compter la précarité, qui constitue trop souvent leur réalité. À cet égard, un texte d’opinion intitulé « Demi-profs, demi-élèves : les oubliés du cégep » (version *.pdf) est paru récemment dans La Presse (21 septembre 2016) et offre un éclairage sans complaisance sur la formation continue. De fait, si certains gains ont été obtenus lors des dernières négociations de notre convention collective, ils sont clairement insuffisants. De surcroit, l’appétit des cégeps pour la formation continue comme source de revenus supplémentaires risque d'accroître la pression sur ces enseignantEs au cours des prochaines années. C’est pour toutes ces raisons qu’en 2016, l’exécutif du SPECS-CSN fera des conditions de travail des enseignantEs de la formation continue un de ses enjeux prioritaires.
La Journée mondiale des enseignantEs est également l’occasion de se rappeler que dans plusieurs pays, cette profession n’est pas sans risque. Que ce soit en Turquie, en Colombie, en Iran ou en Corée du Sud, trop souvent, les enseignantEs sont victimes de menaces et d’exactions. Au Québec non plus, on ne peut se targuer d’une reconnaissance toujours acquise. La situation qui prévaut au Cégep Lévis-Lauzon, où la direction locale refuse de collaborer avec les représentants syndicaux et n’hésite pas à recourir à des tactiques d’intimidation pour arriver à ses fins, n’est en ce sens qu’un appel à la vigilance. Finalement, ayons une pensée pour Homa Hoodfar, professeure d’anthropologie à l’Université Concordia, qui vient tout juste d’être libérée d’une détention inadmissible par les autorités iraniennes sous des prétextes fallacieux.
Bref, en ce 5 octobre 2016, gardons l’espoir d’une société dans laquelle les enseignantes et les enseignants seront reconnus à leur juste valeur, et surtout, conjuguons nos actes pour y arriver. Ensemble, soulignons l’expertise, la compétence et l’engagement dont nous faisons preuve chaque jour de l’année.
Solidairement,
Steve McKay, Julie Dionne, Michael Labarre, Jean Fradette, Anne-Marie Leblanc, Joëlle Brizard et Catherine Ladouceur
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