Date de publication :
jeudi 30 novembre 2017
|
******************
Le Cégep dépose ses états financiers 2016-2017 : ça suffit !
Depuis quelques années, la santé financière du Cégep de Sherbrooke est précaire. Des coupes budgétaires sans précédents qui s’enchainent, des déficits opérationnels successifs ainsi qu’un phénomène récurrent de surembauche font en sorte que notre établissement s’est retrouvé avec un manque à gagner d’environ un million de dollars par année depuis 2014-2015. Puisque le gouvernement du Québec interdit aux collèges d’afficher un déficit, un plan de redressement a été imposé au Cégep de Sherbrooke en mars 2016 avec, en prime, la menace d’une mise en tutelle s’il n’était pas réalisé (« Plan de redressement de cinq ans au Cégep », La tribune, 24 mars 2016).
Dès 2014, le SPECS-CSN a affiché une position univoque contre l’austérité néolibérale qui minait le dynamisme des institutions : une série d’actions de visibilité, de la pelle mécanique symbolique à la grève sociale du 1er mai 2015, nous a permis de faire entendre notre voix. Puis, les compressions exigées par le plan de redressement l’année suivante ont fait en sorte qu’il devenait carrément impossible, pour les membres du SPECS-CSN, d’accomplir adéquatement leur mission éducative. Conjointement avec les autres syndicats, nous avions alors demandé que notre direction protège le Cégep de Sherbrooke en refusant de mettre en œuvre ledit plan, en dénonçant plutôt avec vigueur la politique d’austérité responsable des dommages et en faisant de la réforme du financement des collèges une priorité (voir l’article du 30 mars 2016).
Ce n’est pas la stratégie qu’a adoptée notre direction. Les dernières années se sont plutôt déroulées sous le signe des suppressions de postes pour nos collègues des personnels de soutien et professionnel. Par ailleurs, les membres du SPECS-CSN ont vu leur tâche s’alourdir afin de réduire le déficit causé par la surembauche. Ils ont également été témoins de l’élimination de plusieurs projets structurants en raison du manque de ressources, ne pensons ici qu’à l’innovation pédagogique. Le Cégep de Sherbrooke qui se voulait un établissement dynamique et innovant devait maintenant accepter de « rêver selon ses moyens » tout en reconnaissant que les moyens sont insuffisants.
Les plus positifs rappelaient que le plan de redressement pour la surembauche prendrait fin un jour, soit lors de l’exercice financier 2016-2017, quelques années plus tard pour le déficit. Une fois tous les trous comblés, le Cégep de Sherbrooke pourrait se relever après des années d’austérité, croyait-on. Certains, plus réalistes – ou cyniques – ne manquaient pas de souligner que l’élection provinciale de l’automne 2018 serait sans doute l’occasion pour le gouvernement libéral de faire quelques cadeaux au réseau collégial. En somme, le pire était derrière nous…
Les états financiers 2016-2017 : le trou se creuse
Hier soir, les états financiers 2016-2017 du Cégep de Sherbrooke ont été déposés au conseil d’administration. Ce qu’on y apprend est inquiétant, particulièrement en ce qui a trait à la surembauche. En effet, la prévision budgétaire 2016-2017 visait un déficit de 421 000 $ en date du 30 juin 2017 comparativement à un déficit de 675 000 $ au 30 juin 2016, soit une diminution d’environ 250 000 $. Pour l’essentiel, la direction du Cégep prévoyait obtenir un tel résultat en évitant la surembauche au cours de l’exercice financier 2016-2017 et en générant un surplus à partir des ressources enseignantes. Comment un tel surplus est-il possible ? Notamment en liquidant toutes les ressources associées à autre chose que la tâche enseignante de base (innovation pédagogique, recherche, participation à des comités, etc.) et par l’embauche de moins d’enseignantes et d’enseignants que le permet le financement gouvernemental. Concrètement, cette dernière stratégie, surtout appliquée aux disciplines Français et Philosophie, s’opère, entre autres, par un contrôle serré du nombre de groupes et du nombre d’étudiant.es par groupe ouvert afin d’optimiser la CI des enseignant.es. Au cours de l’exercice financier 2015-2016, cette méthode a permis de dégager 9 ETC qui ont servi à réduire la dette liée à la surembauche.
Or, la situation est fort différente. Alors que la direction misait pour la surembauche sur un surplus de 259 000 $, soit un peu plus de 3 ETC, les états financiers indiquent dans la réalité un déficit de 304 000 $, soit un écart de plus de 563 000 $ (un peu plus de 7 ETC). Résultat : plutôt que de diminuer, le déficit du Cégep a augmenté ! Ajoutés à cela, les coûts de convention constituent un autre poste de dépenses qui a dépassé considérablement les prévisions budgétaires. Sous cette rubrique, on retrouve principalement les frais associés à l’assurance maladie courte durée (moins de deux ans), frais qui ne sont pas couverts par notre assurance collective, mais bien payés à même les fonds du Cégep. Toutes classes de personnels confondues, la prévision des coûts de convention était de 1 690 000 $ pour l’exercice 2016-2017; les dépenses réelles ont été de plus de 2 590 000 $, soit un dépassement de 900 000 $.
En fin de compte, les états financiers 2016-2017 du Cégep de Sherbrooke indiquent un déficit total de 968 000 $ au 30 juin 2017 plutôt qu’un déficit prévu d’environ 420 000 $.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Une fois le choc encaissé, il faut absolument comprendre ce qui a bien pu se passer lors de la dernière année pour qu’on arrive à un résultat aussi désastreux et éloigné des prévisions initiales. Une analyse plus fine des données permet de mettre en lumière quatre facteurs qui ont contribué à la situation actuelle.
Les ressources à l’enseignement qu’obtient le Cégep sont déterminées en fonction du nombre d’étudiant.es inscrit.es dans les différents cours, ou plus précisément du nombre de « périodes étudiant semaine » (PES). Pour les fins du financement, le nombre officiel d’élèves est fixé lors du recensement effectué environ quatre semaines après le début des classes, à chaque session. Cependant, lorsque l’organisation scolaire du Cégep détermine le nombre de groupes pour une session, elle le fait sur la base du nombre des élèves inscrits au début de la session. Depuis quelques années, on constate que le taux d’abandon avant la date du recensement augmente significativement. Par exemple, pour l’année 2016-2017, la déperdition s’élèvait à plus ou moins 8 % au moment du recensement. Il devient aisé de constater comment cette nouvelle réalité ne peut que plomber les finances du Cégep, créant un inévitable déséquilibre entre les ressources à l’enseignement envoyées par le gouvernement et le coût réel que doit supporter l’institution. À moins de fermer des groupes après le recensement et de redistribuer les étudiant.es, ce qui carrément interdit par notre convention, il devient difficile de maintenir une CI qui s’approche du maximum permis par notre contrat de travail. Une autre solution consisterait à augmenter le nombre d’élèves par groupe au début de la session en prenant en considération le nouveau taux d’abandon au recensement. Mais il ne s’agit pas d’une solution viable au Cégep de Sherbrooke pour deux raisons. D’abord, les enseignantes et les enseignants se trouvent potentiellement en situation de dépassement de CI pour les premières semaines de la session, ce qui est inacceptable d’un point de vue syndical. Ensuite, une telle stratégie est impossible à implanter chez nous pour des raisons physiques : la majorité des salles de classe sont déjà bondées au début de la session ! À moins de scier les tables en deux ou d’asseoir des étudiants sur le sol ou sur les épaules de leurs collègues assis, on ne peut pas augmenter la taille des groupes !
Les sommes utilisées pour payer la suppléance et les remplacements ont explosé au cours de l’exercice financier 2016-2017. Une des explications possibles à cette situation, du moins en partie, repose sur les difficultés de recrutement que vivent certaines disciplines. Faute de pouvoir engager un nombre suffisant d’enseignantes et d’enseignants pour accomplir la tâche disponible, ceux qui travaillent déjà acceptent souvent de faire de la surtâche. Il coûte alors plus cher au Cégep de payer les enseignants à temps plein qui sont en dépassement de charge (communément appelés « en feuilles de temps ») que de payer des enseignant.es sur la base de la CI. On estime donc à environ 3 ETC les coûts associés aux difficultés de recrutement.
Le dépassement des prévisions des coûts de convention signale également une hausse des congés de maladie courte durée, soit des enseignantes et des enseignants qui se voient remplacés pour de courtes périodes, et dont les remplaçant.es sont rémunérés au tarif horaire de chargé.es de cours (« feuilles de temps ») plutôt qu’en CI. Cette situation contribue donc elle aussi à une augmentation de la suppléance et du remplacement avec les frais supplémentaires que cela implique.
Une autre dépense imprévue qui contribue à creuser le déficit global du Cégep est associée aux différentes situations entrainant des chevauchements de salaires. En effet, il arrive, lors du retour en classe d’un enseignant qui était en congé, que l’on doive payer en même temps pour une courte période l’enseignant de retour et son remplaçant. Cette situation se produit par exemple lorsqu’il est nécessaire d’assurer le battement pédagogique (dernières corrections, dernières séances d’exposés oraux, dernières supervisions de stage, etc.) entre le retour du prof en congé et le départ du prof remplaçant. Cette situation se produira aussi lorsqu’un prof remplaçant, rémunéré en CI, continuera à recevoir la partie de sa rémunération correspondant au temps de disponibilité associé à une tâche à temps plein, même quand le prof en congé est de retour au travail (1).
Dans ces deux scénarios, le résultat est le même : le Cégep doit payer deux individus en même temps pour une courte période, mais le financement, basé sur le nombre d’étudiant.es, ne suffit à rémunérer qu’un seul des deux. Il y a donc un manque à gagner. Comme mentionné plus haut, le nombre d’enseignant.es qui ont recours à des congés de maladie est en augmentation, de même que celles et ceux qui ont recours à des congés parentaux, de telle sorte que le phénomène du chevauchement des salaires se multiplie, avec les conséquences financières qu’on connaît.
Actuellement, tous les coûts entrainés par le phénomène du chevauchement des salaires sont imputés au E, c’est-à-dire au compte dans lequel le Ministère envoie l’argent de la masse salariale enseignante, pratique que l’exécutif du SPECS-CSN dénonce depuis longtemps. En effet, nous soutenons que d’autres options seraient possibles pour le Cégep, qui permettraient notamment à nos dirigeantes et nos dirigeants de mieux faire valoir le mal-financement de l’institution, mais il en va de choix politiques que la direction a décidé de ne pas assumer (2).
Un certain nombre de programmes et de cours au Cégep de Sherbrooke regroupent un nombre trop faible d’étudiant.es pour assurer leur plein financement de manière autonome. Afin de les maintenir en fonction, il est nécessaire qu’on puise dans la ressource générée par les autres programmes et cours pour combler le manque à gagner. Ce système de « péréquation » interne n’est pas nouveau et il fonctionnait tant bien que mal dans les années fastes lorsque le nombre d’élèves, plus précisément le nombre de « périodes étudiant semaine » (PES), était supérieur. Avec la baisse de population étudiante et surtout leur tendance lourde vers des parcours plus longs qui entraînent une diminution des PES, le financement s’en trouve affecté négativement. La capacité pour l’institution de supporter les plus petits programmes et les cours avec de faibles effectifs en est réduite d’autant.
La solution passe par un nouveau mode de financement
Maintenant que nous avons dressé un constat de la situation et mis en évidence les causes principales du déficit, quelles sont les solutions potentielles pour sortir le Cégep de la précarité financière ? La première étape est de reconnaître que le Cégep de Sherbrooke ne pourra pas régler ses problèmes en se limitant à gérer différemment la ressource actuelle, c’est-à-dire faire pareil ou mieux avec toujours moins. Clairement, on ne peut réduire encore plus le fardeau financier du Cégep en coupant à l’interne. L’effort a été fait; l’os est atteint. Comprenons-le bien : le problème actuel ne repose pas sur une mauvaise gestion locale, mais bien sur un financement insuffisant de la part du gouvernement du Québec.
De toute évidence, il est primordial de revoir le modèle de financement de l’enseignement collégial pour qu’il soit en phase avec les besoins nécessaires à la réalisation de sa mission éducative. Nous le disions déjà dans le mémoire déposé par le SPECS-CSN lors des consultations sur l’enseignement supérieur (voir QLP 26 octobre 2016) : les paramètres pour déterminer les ressources dédiées à l’enseignement ne doivent pas dépendre autant du calcul des PES à la date du recensement, mais doivent aussi prendre en compte les réalités propres des cégeps comme la tâche réellement effectuée par les enseignantes et les enseignants (CI), le contexte socio-économique des étudiant.es, la vocation régionale de l’établissement, les ressources autofinancées et même la taille des salles de classe. Cela signifie également qu’il soit essentiel d’opter pour un modèle qui assure le plein financement des programmes avec des petites cohortes sans que la péréquation interne locale ne soit requise. Puis, il faut revoir le financement des coûts de convention qui est clairement inadéquat, compte tenu de la réalité de notre profession. Enfin, il s’avère nécessaire de rétablir un financement adéquat pour permettre à nos collègues du personnel de soutien et du personnel professionnel d'accomplir pleinement leurs fonctions d'appui à l'enseignement. Soulignons que l’explosion des coûts liés à l’assurance maladie courte durée constitue par ailleurs un signal fort qu’il devient crucial d’améliorer les conditions de travail de tous les personnels des collèges, conditions qui, dans le contexte actuel, s’amenuisent comme peau de chagrin.
Passons à l’action !
Répétons-le : dès le moment où le gouvernement du Québec imposait son régime d’austérité, les employés du Cégep de Sherbrooke se sont tournés vers leur direction pour lui demander de s’engager dans la défense réelle et sentie de notre institution. Libre de se gouverner comme elle l’entend, la direction a alors choisi d’autres moyens que la lutte de front pour tenter de minimiser les effets de l’austérité et du mal-financement des cégeps. Mais force est de constater aujourd’hui que les problèmes identifiés en 2014 et en 2015 sont toujours présents, voire plus criants. De toute évidence, les entretiens à huis clos avec les leaders politiques et les timides sorties médiatiques n’ont malheureusement rien changé sur le fond. Une petite enveloppe imprévue en fin d’exercice ici, là quelques sommes attachées aux derniers projets qui attirent l’attention du gouvernement : voilà tout ce que ces efforts ont donné.
La Fédération des cégeps demeure, quant à elle, toujours aussi inefficace, car elle se trouve écartelée entre des collèges riches qui voient leur nombre d’étudiant.es exploser et qui carburent à la compétition contre des collèges dont l’avenir est plus qu’incertain pour des raisons démographiques et financières. Si le Cégep de Sherbrooke espère surmonter ses difficultés actuelles, il ne peut plus attendre que la Fédération des cégeps soit le seul moteur d’une mobilisation efficace.
Bref, alors que le Québec se dirige vers des élections provinciales à l’automne 2018, il est impératif d’établir un réel rapport de force pour faire des cégeps un enjeu électoral prioritaire. Malheureusement, on constate que le gouvernement en place préfère actuellement multiplier les cadeaux, obtenus au prix du saccage des services publics, que d’investir de manière significative dans l’éducation. C’est pourquoi il est plus que temps que les capitaines de ce beau navire qu’est le Cégep de Sherbrooke – conseil d’administration et direction – se commettent et dénoncent férocement, avec dents et mordant, la situation financière dans laquelle se trouve notre institution malgré tous les efforts investis dans la rationalisation imposée des coûts depuis des années. À cet égard, on ne peut que saluer la détermination avec laquelle Marie-France Bélanger, directrice générale, a manifesté sa frustration sentie face à la situation criante du Cégep sur les ondes de Radio-Canada ce matin même. Voilà ce à quoi on est en droit de s’attendre de sa part. À l’heure où la haute direction de notre institution est sur le point de voir son rendement évalué par le conseil d’administration, rappelons-nous que la qualité des dirigeantes et des dirigeants se mesure à l’aune de leur capacité à exercer un véritable leadership dans les périodes critiques. Nous sommes en période critique.
Et si notre direction cherche des alliés, qu’elle se tourne d’abord et avant tout vers les travailleuses et les travailleurs du réseau collégial – vers celles et ceux qui font vivre le Cégep de Sherbrooke chaque jour – qui ont maintes fois démontré qu’ils sont capables de s’engager pour défendre un réseau collégial fort, accessible et dynamique dans toutes les régions du Québec. Nous, le SPECS-CSN, y étions déjà en 2014; nous y sommes depuis; nous y seront encore maintenant. Nous sommes prêts à l’action. Y serez-vous avec nous, Mme Bélanger ?
_________________
(1) Il faut comprendre qu’une session à temps plein est rémunérée sur 21 semaines de paye, bien qu’elle ne comprenne que 15 semaines de cours. La balance des semaines est considérée comme du temps de disponibilité, lors duquel les enseignantes et les enseignants préparent leurs cours, participent à la vie départementale, font de l’encadrement, corrigent, etc. Lorsqu’une remplaçante ou un remplaçant est embauché pour une longue durée (période supérieure à une semaine), il est alors rémunéré sur cette base. Son temps de disponibilité lui sera donc payé au prorata du temps travaillé, après la prestation de cours, alors que l’enseignante ou l’enseignant qu’il remplace est de retour sur sa charge de travail. [retour]
(2) L’exécutif du SPECS-CSN soutient que les coûts engendrés par les différentes situations de chevauchement de salaires devraient plutôt être imputés à l’annexe budgétaire E-002 (communément appelée « coûts de convention »). Au final, le budget total du Cégep n’en serait pas différent, mais les dépassements de coûts dans l’annexe E-002 permettraient plus clairement de démontrer les incohérences dans le financement du Cégep, faisant de cette annexe un outil de pression politique pour la direction auprès des intervenant.es du Ministère. Perdus dans l’enveloppe E, les impacts financiers des chevauchements de salaires deviennent à toutes fins pratiques invisibles. [retour]
Relations intimes et projet de loi 151
Si le projet de loi no 151 (Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur) déposé par Mme Hélène David récemment est adopté sans modification, il sera demandé à chaque cégep d’établir et d’adopter une politique ayant pour objectif de prévenir et de combattre les violences à caractère sexuel, et ce, avant le 1er septembre 2019.
Cette politique devra « inclure un code de conduite visant notamment à encadrer les liens intimes, amoureux ou sexuels qui peuvent s’établir entre un étudiant et une personne ayant une influence sur le cheminement de ses études, qu’elle soit membre du personnel ou dirigeante de l’établissement » (article 3-12 du projet de loi).
La direction du Cégep de Sherbrooke œuvre déjà de son côté sur les grandes lignes d’une éventuelle politique et les divers syndicats seront amenés à se joindre à elle pour en discuter. Déjà, le dossier des relations intimes entre membres du personnel enseignant et étudiant.es a été présenté en assemblée générale l’an dernier, de même qu’il a été mis au débat lors d’une table-ronde tenue le 2 mai 2017 (voir l'article paru dans le Quand les profs du 9 mai 2017), de laquelle un portrait précis du sujet et de ses enjeux a été tracé.
Maintenant, voilà venu le temps, pour les membres du SPECS-CSN, de se situer officiellement quant à cet important motif de notre vivre-ensemble collégial. C’est pourquoi en janvier prochain, nous vous inviterons à participer à la discussion qui nous permettra de déterminer clairement la position du SPECS-CSN en cette matière; le comité exécutif vous transmettra au préalable une proposition servant de base aux discussions souhaitées. Pour bien se préparer à celles-ci, vous êtes invité.es à prendre connaissance à la fois du projet de loi no 151 et du résumé de la table-ronde. Rendez-vous en janvier !
À mettre à l’agenda : 17 janvier 2018, 9h à 12h Principal sujet à l’ordre du jour : |
Une CI, c'est combien ? La charge individuelle (CI) est un indicatif de la charge de travail d’une enseignante ou d’un enseignant à la session et à l’année. Les unités de la charge individuelle sont aussi utilisées pour convertir la charge en salaire. La CI se calcule en intégrant plusieurs variables, notamment le nombre de préparations, de groupes et d’étudiants (voir la convention collective*, p. 232, pour tous les détails du calcul). Une charge temps plein session est reconnue lorsque la CI se situe entre 40 et 44 unités, alors qu’une charge temps plein annuelle est reconnue lorsque la CI se situe entre 80 et 85 unités. ____________ |
12 jours d'action contre les violences faites aux femmes
Date anniversaire de l’assassinat politique et sexiste de trois sœurs en République dominicaine, le 25 novembre a été proclamé par l’ONU comme étant la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Au Québec, le 25 novembre marque le début des 12 jours d’action pour l’élimination des violences envers les femmes. Ceux-ci culminent lors de la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, le 6 décembre, commémorant le meurtre de 14 jeunes femmes en 1989 à l’École Polytechnique de Montréal.
Pendant ces 12 jours d’action, les féministes partout au Québec se mobilisent afin de sensibiliser la population à l’ensemble des violences envers toutes les femmes et afin de poser des actions concrètes pour éliminer ce fléau.
À l'instar du Comité national pour les 12 jours d'action chapeauté par la FFQ (http://cdeacf.ca/12jours), le comité femmes du SPECS-CSN invite les femmes à partager leurs expériences face aux violences systémiques via le mot-clic : #violencesystémique.
Pour prendre part à cette action :
Voici quelques exemples pour vous aider à visualiser la campagne : Exemple 1 : Exemple 2 : |
Ensemble, dénonçons la violence systémique.
Cette chronique souhaite répondre à la recommandation formulée par le comité de surveillance des finances du SPECS-CSN dans son rapport de 2013-2014 :
Qu’une campagne d’information et de sensibilisation soit menée auprès de nos membres sur le rôle, le fonctionnement et l’histoire de notre participation aux instances de la CSN (fédération, conseil central et confédération).
Aux côtés de nos semblables
La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, c’est le lieu de notre affiliation sectorielle. Fondée en 1969, la FNEEQ est l’une des huit fédérations sectorielles de la CSN et regroupe aujourd’hui plus de 100 syndicats de profs provenant de tous les réseaux, privé comme public, du primaire au secondaire. Forte de ses 34 000 membres, elle constitue notamment le plus gros regroupement syndical dans le monde de l’enseignement supérieur au Québec, ce qui lui donne un rapport de force indéniable en temps de négociation et qui fait d’elle une voix incontournable dans les différents débats sociaux en matière d’éducation.
La FNEEQ organise son action sur la base de trois regroupements internes, soit le regroupement cégep, le regroupement privé et le regroupement université. De cette façon, les syndicats membres se retrouvent le plus souvent aux côtés de leurs semblables afin d’échanger sur des problématiques et des enjeux communs, tout en conservant des lieux de partage et de mobilisation plus large, tels le congrès (une fois aux trois ans) et les conseils fédéraux (une fois par session).
Le regroupement cégep : des débats de haute voltige!
Comptant des délégations de 46 cégeps publics, le regroupement cégep représente 85 % des enseignantes et enseignants du réseau collégial. Le SPECS-CSN, par le biais des membres de l’exécutif, participe presqu’à chaque instance du regroupement, à raison d’un minimum de trois fois par session. On y discute négociation, convention collective, ressources, profession enseignante, résolution de problèmes communs, campagnes spécifiques, mobilisation… Plusieurs dossiers permettent d’ailleurs de nourrir notre vie syndicale locale et reviennent sur le plancher des assemblées générales du SPECS-CSN. Pensons récemment au rapport Demers, aux consultations ministérielles sur l’enseignement supérieur, à l’application de l’entente sur les EESH, par exemple. Par ailleurs, le regroupement cégep nous permet aussi de nous réseauter et d’échanger avec des collègues syndicaux d’autres cégeps sur des sujets divers : la PIGP, l’évaluation des enseignant.es, l’assurance qualité, la gestion des programmes, pour ne nommer que ceux-là.
Ces rencontres permettent non seulement un partage crucial d’informations, mais également la construction d’une mobilisation à l’échelle nationale, dont l’exemple le plus frappant est certainement la grève sociale du 1er mai 2015. Ce projet fou, né au Cégep de Sherbrooke, a finalement rassemblé 30 syndicats de profs de cégep, prêts à dénoncer l’austérité en sortant dans la rue. Sans la force du réseau, ce mouvement historique n’aurait jamais connu un tel déploiement et un si impressionnant rayonnement (« Québec veut empêcher la grève des professeurs », Le Devoir, 29 avril 2015) (version *.pdf, source).
Si les débats n’y sont pas toujours de tout repos (non mais, un prof de cégep, ça jase !), il reste que le regroupement cégep constitue un espace fondamental du développement, de l’enracinement et de la richesse de notre vie syndicale locale et nationale.
Des services au quotidien
En plus de se prévaloir des services offerts par la confédération (voir l'article paru dans le Quand les profs du 9 mai 2017), le SPECS-CSN bénéficie de l’expertise des conseillères et conseillers de la FNEEQ, avec qui les membres de l’exécutif transigent presque quotidiennement. Effectivement, les sujets sur lesquels ils peuvent nous être utiles sont vastes :
Les relations syndicales-patronales et la gestion générale d’un cégep peuvent s’avérer complexes, et les membres des exécutifs, bien qu’animés de toute leur bonne foi, ont parfois de la difficulté à s’y retrouver, sans compter la tendance à la judiciarisation des dossiers qui exige une expertise en droit que les profs n’ont pas. Le soutien alors offert par la conseillère ou le conseiller devient primordial. Tout en laissant au syndicat sa pleine autonomie dans ses positions, il offre le regard expert nécessaire à des prises de décision éclairées. Parlez-en à Michael et à Steve : notre conseiller FNEEQ, on ne peut pas s’en passer !
De l’espace pour la participation des membres
Finalement, la FNEEQ offre aussi des espaces aux membres de ses syndicats affiliés pour participer à la réflexion et l’action relatives aux enjeux qui touchent la réalité enseignante, de près ou de loin. De fait, on retrouve dans sa structure les comités suivants :
Les membres des comités, élus au congrès de la FNEEQ, ont pour mandat de soumettre des orientations aux instances décisionnelles de la fédération et d’enrichir les réflexions quant à ses différents dossiers.
Bref, l’affiliation du SPECS-CSN à la FNEEQ apporte soutien technique, connaissance, information, réseau, mobilisation et rapport de force.
Pour en savoir plus : www.fneeq.qc.ca ou voir la brochure Bienvenue FNEEQ-CSN.
Épisodes déjà parus : |
Dans le prochain épisode : les services offerts par le CCSNE.
Le conseil des Sherbrookoises Dans notre dernière publication du Quand les profs, nous vous invitions à appuyer le projet de création d’un Conseil des Sherbrookoises. Les élections municipales étant terminées, l’avis a officiellement été déposé à la toute première séance du nouveau Conseil municipal de Sherbrooke, lundi dernier. Le maire Steve Lussier s’est engagé à faire avancer ce dossier aussitôt que possible. À suivre ! Pour prendre connaissance du contenu de l’avis L’instauration d’un Conseil des sherbrookoises : Un projet inclusif en matière d’égalité entre les genres, cliquer ici. |
Lectures suggérées Le SPECS-CSN partage avec ses membres différentes publications et communications qu'il reçoit ou pour lesquelles il a un abonnement. |
ou encore, contactez Luc Loignon, |
![]() |
Poste téléphonique #5330 info@specs-csn.qc.ca VP à l'information et à la mobilisation : Mathieu Poulin-Lamarre Agent de bureau : Luc Loignon |