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Projet éducatif : Suites à la réunion du CADES-élargi


SPECS-CSN
475, rue du C?gep
Pavillon 2, local 54-180
Sherbrooke (Qu?bec)
J1E 4K1

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Le lundi 24 octobre 2011

M. Réjean Bergeron
Directeur des études
Cégep de Sherbrooke

Objet : Projet éducatif

M. Bergeron,

Le bureau exécutif du Syndicat tient à vous informer du fait que le Comité d’animation départementale et syndicale (CADES) s’est réuni le mercredi 19 octobre en soirée pour discuter du contenu de la version quatre du Projet éducatif. Étaient présents trente-cinq représentantEs enseignantEs provenant de dix-neuf départements, ainsi que quelques-unEs des représentantEs des enseignantEs à la Commission des études. Après une plénière d’une heure trente, la rencontre a abouti à un consensus duquel les représentantEs présentEs nous ont prié de vous faire part rapidement.

Le consensus est à l’effet de rejeter la quatrième version du Projet éducatif en raison des lacunes trop importantes qu’elle contient. Ces lacunes, identifiées d’un commun accord, sont les suivantes :

  • La trop grande place qu’occupent les compétences transversales dans le projet proposé. Elles phagocytent à la fois les compétences disciplinaires et une vision de l’éducation plus large, deux éléments pourtant indispensables à l’idée que nous nous faisons d’un projet éducatif. Des enseignantEs ont résumé cela en disant qu’il n’y avait pas de projet éducatif dans le Projet éducatif.

  • Le déséquilibre apparent entre l’importance des compétences transversales et celle des compétences disciplinaires – précisons : en faveur des premières.

  • La pauvreté, voire l’absence d’une vision inspirante de l’éducation. Insatisfaits de la nature technocratique du document, les enseignantEs souhaitent y voir des énoncés de valeurs plus forts et explicites. On a évoqué par exemple l’idée de société éducative, de droit à l’éducation, d’éducation humaniste, d’éducation de qualité (promouvant la paix, la démocratie, la créativité, la solidarité, l’inclusion, l’épanouissement, etc.), d’éducation publique (promouvant un lien social démocratique, répondant aux besoins culturels, écologiques, sociaux de notre temps, dégagée et autonome vis-à-vis les intérêts privés, etc.).

  • La dilution de la relation éducative dans l’« environnement éducatif ». Le projet proposé ne souligne et n’explique nulle part que l’éducation a pour première ligne la relation enseignantE-étudiantE, lieu principal de transmission des connaissances et des compétences dans une institution d’enseignement. Le rôle des intervenants professionnels et des employés de soutien est principalement d’alimenter, de protéger, de faciliter cette relation éducative.

  • L’insuffisance d’une couleur locale au projet proposé, distinguant le Cégep de Sherbrooke de manière telle à ce qu’on ait envie de s’identifier et d’appartenir à l’institution.

  • Le point quatre du Projet éducatif (« Responsabilités quant au développement des compétences transversales ») est rejeté dans son ensemble. Il est interprété comme une commande de travail qui n’a pas sa place dans un projet éducatif. Cette lacune est, bien entendu, étroitement liée aux trois premières.

Les déléguéEs CADES ont exprimé le souhait que vous proposiez une réponse réelle, dans la prochaine version du projet éducatif, aux lacunes identifiées ci-dessus. En cas contraire, il est bien clair que les représentantEs des enseignantEs à la Commission des études auront à faire un choix déchirant.

Les déléguéEs présentEs jugent aussi la date butoir du 18 novembre précipitée. En plus d’ignorer les volontés clairement exprimées par l’assemblée générale des enseignantEs du 4 octobre dernier, cette date ne prend pas en compte le fait que les départements sont actuellement mobilisés par la répartition des tâches d’hiver. Ils disposent, dans ce contexte, d’encore moins de temps de travail pour étudier, comprendre et se positionner sur un document qui façonnera leur travail pour des années. Pire encore, s’ils trouvent le temps de faire ce travail, ça ne pourra être que sur la base d’une version du document qui est déjà désuète, étant donné la quantité de commentaires et de critiques qu’elle n’a toujours pas intégrés.

Notez en terminant qu’étant donné que les départements ne se sont pas encore tous penchés sur le contenu du Projet éducatif, plusieurs déléguéEs CADES présentEs à la rencontre n’y exprimaient pas un point de vue départemental. Dans ces cas-là, la rencontre servait à les outiller pour qu’ils puissent ensuite aider leurs départements respectifs à réfléchir et à prendre position le plus tôt possible sur la question.

Nous souhaiterons discuter de tout cela avec vous le 1er novembre prochain, ainsi que d’autres éléments plus pointus.

Recevez, monsieur, nos salutations cordiales,

Philippe Langlois
Secrétaire

PL/ll

Résolutions adoptées par l’assemblée générale du SPECS le 4 octobre 2011

1. L’assemblée affirme que les enseignantes et les enseignants doivent toujours être au coeur de l’élaboration d’un projet éducatif. Ceci implique

  • qu’ils et elles participent, par le biais de représentantEs, à la rédaction même de toutes les versions de travail du Projet éducatif ;

  • que toutes et tous, soient directement informéEs et consultéEs sur le contenu du Projet éducatif. Ceci doit se faire, de manière privilégiée, par le biais de leurs assemblées départementales et de leur assemblée syndicale.

2. L’assemblée encourage la Direction des études à engager cet automne une tournée des départements au sujet du Projet éducatif. Les opinions qui y sont exprimées devraient être dument prises en compte dans le Projet éducatif. Les départements demeurent, au cégep, les premiers lieux collectifs de réflexion sur toute question d’ordre pédagogique ou éducatif.

3. L’assemblée demande à la Direction des études de s’assurer qu’une version finale du Projet éducatif ne soit pas avalisée avant que l’assemblée syndicale ait pu préalablement l’étudier et l’approuver.

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