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LE BANDEAU En bref S'AFFICHE ICI

Opération dérangement 21 et mobilisation en cours

État de la situation

L'assemblée générale prévue est remise à plus tard

L’exécutif syndical du SPECS-CSN avait considéré la tenue d’une assemblée générale extraordinaire le 28 janvier 2014. Un tract à cet effet a circulé lors de la journée pédagogique du 14 janvier dernier. L’évolution du contexte entourant les travaux sur la relativité salariale nous amène à ne pas convoquer une assemblée générale le 28 janvier prochain. Nous croyons qu’il est plus pertinent de rencontrer d’abord les membres du CIDS (anciennement le CADES) afin qu’ils puissent mener des discussions dans leur département en prévision d’une assemblée générale.

Nous joignons un texte en deux parties afin de nourrir votre réflexion. La première partie fait un survol des évènements entourant les travaux sur la relativité salariale. La deuxième présente certains éléments d’analyse et des pistes possibles de mobilisation pour les semaines qui suivent.

A- La relativité salariale : un survol des évènements

En juin dernier, le Conseil du trésor rend publique son évaluation de la profession d’enseignant collégial aux fins des travaux sur la relativité salariale. Il nous reconnaît un rangement salarial de niveau 21, ce qui constitue un déclassement d’un échelon par rapport à notre rangement actuel. C’est cette évaluation qu’il désire déposer à la table nationale de la relativité salariale dont les travaux devaient débuter à l’automne 2013.

Qu’est-ce qui explique une telle dévaluation ? Le Conseil du trésor arrive à ce résultat parce qu’il omet de considérer l’ensemble de notre tâche à sa juste valeur. En effet, la tâche des enseignantes et des enseignants se limiterait à la préparation et à la prestation de cours ainsi qu’à la correction et à l’encadrement des étudiants. Toutes les tâches connexes comme la conception des cours et des programmes, la participation aux comités et l’organisation d’activités ne seraient pas reconnues.

Selon les estimations faites par l’exécutif du SPECS-CSN, le passage du rangement 22 au rangement 21 entraînerait des pertes de revenus se chiffrant dans les centaines de milliers de dollars pour une carrière de 35 ans. De plus, notre rangement serait inférieur à celui de nos collègues du primaire et du secondaire. Notons que les enseignantes et les enseignants des cégeps constituent l’un des seuls groupes à être déclassé de la sorte.

La réaction de la FNEEQ et des syndicats locaux fut de se mobiliser afin de faire entendre raison au Conseil du trésor. Tout au long de l’automne 2013, de nombreuses actions — manifestations, des sit-in, des envois de lettres et de courriels et le boycottage d’activités non reconnues — sont organisées partout au Québec. Le message des enseignantes et des enseignants est clair : ils n’acceptent pas un tel manque de reconnaissance de la part du gouvernement du Québec.

Les négociateurs du Conseil du trésor et de la FNEEQ se sont rencontrés à plusieurs reprises au cours de l’automne et au début de l’hiver. La dernière séance de discussion s’est déroulée le 6 et 7 janvier. Comme toutes les rencontres précédentes, celle-ci s’est soldée par un nouvel échec. Après avoir fait une offre jugée intéressante par la FNEEQ, le Conseil du trésor l’a retirée in extremis et sans raison valable, ce qui a mis fin aux discussions.

Face à cette fin de non-recevoir du Conseil du trésor, les membres de la FNEEQ adoptent un nouveau plan d’action le 10 janvier dernier qui appelle les syndicats locaux à redoubler d’efforts dans l'organisation de moyens de pression. En plus, le regroupement cégep vote une résolution demandant à ses syndicats de prendre position sur la pertinence d’organiser une journée d’étude nationale le 21 février prochain.

Au début de la semaine dernière, le ministre Stéphane Bédard fait une sortie dans le journal Le Soleil. Il affirme que la FNEEQ cherche à ouvrir la convention collective avant la période de négociation qui débutera en 2015. Ici, il faut souligner la mauvaise foi évidente du ministre Bédard. En effet, ce sont les négociateurs du gouvernement du Québec qui ont fait une offre qui nécessitait des modifications à notre convention collective lors de la rencontre des 6 et 7 janvier 2014 !

Dans le même article, on peut lire également que le Conseil du trésor a décidé finalement de déposer le rangement 22 aux fins des discussions à la table de la relativité salariale. Après plus de 6 mois de mobilisation dans le réseau collégial, le ministre Bédard reconnaît le statu quo.

Comment doit-on interpréter cette décision ? Quelle est sa portée véritable ? Doit-on poursuivre notre mobilisation ? Si oui, quelle forme doit-elle prendre ?

Ces questions ont été au coeur d’un regroupement téléphonique extraordinaire qui s’est déroulé le 17 janvier. Elles seront aussi le sujet principal d’un autre regroupement extraordinaire qui aura lieu le 24 janvier prochain. La tenue de deux rencontres dénote l’importance que les membres du regroupement Cégep accordent à ces questions.

B- Quelques éléments d’analyse

Les membres de l’exécutif du SPECS-CSN ont longuement réfléchi à la situation. Voici quelques pistes d’analyse que nous vous soumettons.

  1. Le Conseil du trésor a fait preuve de mauvaise foi tout au long des discussions sur la relativité salariale. Il faut se rappeler qu’il y a quelques semaines encore, le ministre Bédard affirmait qu’un déclassement n’entraînerait pas une diminution de revenu ! Nous avons constaté la même duplicité à la table de négociation. Si nous devons nous réjouir de la sortie publique du ministre Bédard, nous croyons qu’il est essentiel de rester vigilant. Des préoccupations électoralistes visant à calmer le jeu expliquent peut-être ce changement de cap soudain; rien n’exclut qu’une modification de la perspective électorale entraîne une autre volte-face. Minimalement, nous sommes en droit d’avoir un engagement écrit du Conseil du trésor avant de considérer une trêve.

  2. Le rangement 22 est notre rangement actuel. Selon l’analyse de la FNEEQ, les enseignantes et les enseignants des cégeps devraient obtenir un rangement supérieur à 22. La cible se situe entre 24 et 25. Nous sommes donc très loin du compte ! Plusieurs croient que l’offre initiale de 21 est une stratégie du gouvernement afin que les professeurs du réseau collégial acceptent comme une victoire le statu quo, surtout s’ils l’ont obtenu après une longue mobilisation.

  3. La décision de déposer le rangement 22 à la table de la relativité salariale ne signifie pas que le rangement 22 est acquis pour autant. La décision finale sera prise à cette table. Tant et aussi longtemps que le classement n’est pas officialisé, il est prématuré de se démobiliser.

  4. La reconnaissance juste et équitable de notre travail doit se refléter dans un rangement salarial approprié. Ce n’est pas la seule demande que nous avons faite au Conseil du trésor. Nous demandons aussi que les diplômes de maîtrise et de doctorat soient valorisés correctement. Ce n’est pas le cas actuellement. En effet, notre échelle salariale est calquée sur celle du réseau secondaire et une hausse de la rémunération pour les échelons 1 à 17 n’entraîne pas une hausse des échelons 18, 19 et 20. La valeur relative des échelons 18, 19 s’amenuise donc progressivement. Il est impératif de corriger cette distorsion. Le ministre Bédard a dit du bout des lèvres qu’il pourrait considérer des propositions visant à rectifier la situation. L’exécutif de la FNEEQ croit qu’il est impératif de régler cette iniquité dès maintenant, car il s’agit d’un enjeu qui ne cadre pas dans les sujets abordés aux tables de négociation pour le renouvellement de la convention collective des employés de la fonction publique québécoise.

  5. L’opération « Dérangement 21 » a généré une très grande mobilisation dans plusieurs cégeps. À la lumière des discussions qui ont eu lieu lors des regroupements du 10 et 17 janvier, plusieurs syndicats désirent maintenir la pression. L’exécutif du SPECS-CSN partage cet avis. Évidemment, nous ne pouvons plus nous mobiliser sur l’enjeu du rangement 21, car le Conseil du trésor a changé sa position. Il en est de même de notre appartenance au système d’enseignement supérieur. Maintenant, nous devons travailler à faire reconnaître notre tâche dans toute sa diversité et sa complexité. Il faut non seulement cibler le Conseil du trésor, mais tout le gouvernement du Parti québécois. C'est ce que nous avons fait lors d'une rencontre entre le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Pierre Duchesne, et l'exécutif du SPECS-CSN qui a eu lieu la semaine dernière. Finalement, nous croyons qu’il faut aller plus loin et sensibiliser la population au sujet de nos revendications.


Voici quelques options s’offrent à nous :

  • Une trêve des moyens de pression pour répondre à la concession du ministre Bédard au sujet de notre rangement salarial.

  • Le maintien des moyens de pression déjà utilisés comme la distribution de tracts, l’envoi de lettres ouvertes et la non-participation aux activités non reconnues.

  • La hausse des moyens de pression avec pour objectif premier la reconnaissance équitable des diplômes de maîtrise et de doctorat. À cet effet, il a été proposé d’organiser une journée d’étude nationale le 21 février 2014. Des syndicats ont déjà des mandats pour cette action.

Une rencontre du CIDS aura lieu le mardi 28 janvier 2014 dans le but d'alimenter les discussions à propos des options qui se présentent à nous. Une assemblée générale sera éventuellement convoquée afin de permettre à tous les membres du SPECS-CSN de se prononcer sur la stratégie à adopter.

Poste téléphonique 5330 - specsCSN@CegepSherbrooke.qc.ca