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Mercredi 19 novembre 2014

Sommaire

Coupures dans les cégeps

Empêchons Couillard, Bolduc et les autres
de détruire le Québec !

ENSEMBLE
Le 27 novembre, de 8 h 15 à 8 h 45
devant le pavillon 2

Réaménagez votre enseignement
pour participer à toute l'action !

La semaine dernière, le ministre Bolduc a annoncé 19M $ de compressions budgétaires dans le réseau des cégeps, compressions qui sont venues s’ajouter aux 90M $ déjà coupés dans les quatre dernières années. Pour le Cégep de Sherbrooke, cela signifie une situation plus que périlleuse : pour l’année 2014-2015, le déficit sera de près de 900 000 $.

En clair, cela se traduit de différentes façons :

  • Hausse des frais afférents des étudiantes et des étudiants
  • Diminution de services aux élèves
  • Coupures de postes de personnel de soutien (secrétaires, personnel technique, informaticiens, gens de métier, etc.)
  • Coupures de postes de personnel professionnel (psychologue, orienteur, travailleur social, etc.)
  • Coupures de postes de cadres (ressources humaines, haute direction)
  • Fermeture du centre de transfert technologique
  • Gel des projets d’innovation pédagogique
  • Etc.

Il est désormais impossible de compresser davantage sans affecter les étudiantes et les étudiants. Ce sont elles et eux qui feront les frais de ce nouvel exercice d’austérité, sans compter qu’encore une fois, ce sont les plus vulnérables d’entre eux qui seront les plus pénalisés.

C’est tous ensemble et unis qu’il nous faut marquer notre refus de la démolition d’un système d’éducation supérieure efficace et accessible.

Ensemble, on prépare des pancartes

Mercredi 26 novembre
de 9h à 12h
au local du SPECS (2-54-180)

Bienvenue à toutes et à tous

REFUSONS L’AUSTÉRITÉ :
une démolition des acquis

Le gouvernement Couillard a démarré, depuis le printemps, une vaste entreprise de démolition du Québec tel qu’on l’a construit dans les cinquante dernières années. Mais que cherche-t-il à faire exactement ? La raison du redressement des finances publiques est un alibi de moins en moins convaincant. Même des journalistes pas toujours progressistes commencent à sonner l’alarme :

« L’affaire est grave parce qu’il ne s’agit pas ici d’une simple hausse de tarifs, mais bien d’un profond changement dans la relation entre le gouvernement et les contribuables. Notre société fonctionne en vertu d’un "deal" entre l’État et le citoyen : plus vous gagnez d’argent, plus vous payez des impôts, mais tous, indépendamment du salaire, ont droit aux mêmes services au même tarif. Le gouvernement Couillard veut briser ce "deal" »

(Vincent Marissal, La Presse, 10 novembre 2014)

Dans les faits, on tente de faire du Québec une copie du modèle américain ou canadien, à savoir un système dans lequel on laisse la plus large place au libre-marché, cela au profit de l’entreprise privée qui peut ainsi s’insérer dans toutes les craques laissées libres par le désinvestissement de l’État. Le principe de l’utilisateur-payeur devient donc la norme.

Voici quelques exemples des coupures récentes et de leurs conséquences directes sur la population :

  • Coupures dans le budget des commissions scolaires :
    • abolition de l’aide aux devoirs
    • abolition des programmes d’aide aux élèves démunis
    • coupure de services d’autobus gratuit
    • coupures des programmes de soutien sportif
    • diminution des services professionnels
    • hausse des frais de services de garde et de surveillance de dîner.
  • Attaques à la politique familiale québécoise :

    • hausse des frais de service de garde (modulés selon le revenu)
    • gel de création de places de garderie dans le réseau public
    • coupures des prestations de congés parentaux.
  • Attaques aux politiques de développement économique régional :

    • abolition des CRE (Conférence régionale des élus)
    • abolition des CLD (Centre local de développement)
    • fermeture de bureaux ministériels régionaux
    • non-reconduction du financement des organismes de réinsertion en emploi
    • diminution des transferts aux municipalités (hausses de taxes et diminution de services inévitables).
  • Fusions dans le réseau de la santé (projet de loi 10) :

    • création de méga-établissements (en Estrie, ça signifie une organisation de 20 000 employés)
    • totalité des pouvoirs entre les mains du ministre
    • postes de direction et membres des conseils d’administration nommés par le ministre (non-reconnaissance de la participation citoyenne démocratique)
    • risque de diminution des services d’urgence régionaux
    • risque de diminution des services sociaux dédiés
    • perte de reconnaissance des réalités régionales
    • ouverture massive au privé dans les services
    • diminution des services à la population (désorganisation du réseau pour au moins 10 ans sans aucune garantie d’amélioration des services).
  • Réduction globale des services à la population :

    • réduction des budgets des ministères (éducation, condition féminine, emploi, agriculture notamment)
    • diminution de la prestation de services (gel d’embauches, coupures de postes par attrition, méga-fusions)
    • coupures des subventions dans les organismes communautaires (par exemple : organismes de coopération internationale, de soutien aux victimes d’acte criminel, de soutien aux personnes handicapées, de soutien aux personnes dépendantes, de soutien aux femmes victimes de violence, etc.).

Et la liste n’est pas exhaustive... Pourtant, le modèle québécois actuel (répartition de la richesse, égalité des chances peu importe le revenu, principe de fiscalité selon le revenu au lieu d’utilisateur-payeur) a permis au Québec de se tenir la tête hors de l’eau lors de la dernière crise parce que les filets sociaux ont évité aux moins bien nantis de tomber dans la déchéance et de survivre aux coups durs. Pourquoi alors s’obstiner dans la voie de l’austérité alors que les organisations économiques mondiales (FMI, OCDE entre autres) ont fait la démonstration de son inefficacité et appellent les nations au recul ?

Pour que les plus riches continuent de s’enrichir. Êtes-vous parmi les plus riches ?

Il faut agir.

Que la rue nous appartienne.

Toutes et tous debout le 29 novembre prochain.

« 5 A 7 » sur les services publics
en santé avec l'IRIS

Le groupe ÉCLATS (Espace critique sur l’actualisation du travail social) et la Revue NCS (Nouveaux cahiers du socialisme) vous invitent à un « 5 à 7 » sur les services publics en santé.

À l’Université de Sherbrooke
le mercredi 26 novembre à 17 h 15
Faculté des Lettres et Sciences humaines, local A4-377

Guillaume Hébert, chercheur à l’IRIS en santé, présentera une conférence qui sera suivie d’une discussion. Il est également co-auteur du dernier numéro des NCS dont le dossier porte sur « la santé malade du capitalisme ».

L’événement s’inscrit dans la préoccupation actuelle autour de l’austérité et reviendra sur l’histoire pour « chercher à éclairer comment la rationalité néolibérale contemporaine et la logique marchande qui en découle s’incrustent au sein du système de santé québécois ». L’invité tracera également des parallèles avec le système d’éducation.

Bienvenue à toutes et à tous !

Pour plus d'information, contactez Philippe Langlois (Philosophie) au poste #4383.

À qui profite l'austérité en éducation ?

Philippe Langlois
Comité école et société du SPECS-CSN

C'est la question qui a dirigé une discussion publique à laquelle j'ai eu la chance de participer le 23 octobre dernier au Centre Saint-Pierre, à Montréal. Comme le comité école et société du SPECS s'est proposé d'intervenir cette année sur la question de l'austérité, je me suis dit que c'était l'occasion de biffer une chose de ma liste ! Je vous propose ici un simple résumé des interventions à cette soirée.

Des écoles plus inéquitables, une scolarisation au service de l'économie privée

Les deux premiers panélistes à prendre le micro provenaient du milieu de l'enseignement primaire et secondaire. Jacques Dion, commissaire-parent à la CSDM a d'abord expliqué que le sous-financement en éducation est devenu chronique. À la fin de l'année dernière, la CSDM a dû couper 3,8 M $ dans ses budgets. Dès la rentrée, le gouvernement québécois a demandé à la CSDM des coupures supplémentaires de 15 M $. Au total, depuis 5 ans, la CSDM a été coupée de 80 M $. On sait que la situation est la même au collégial (selon des déclarations publiques de notre direction).

Les coupures, a souligné M. Dion, pénalisent d'abord les élèves qui ont le plus de difficultés, le plus besoin de ressources, et non les élèves les plus performants. Pourtant, a-t-il rappelé, « l'école est là pour intégrer les enfants les plus défavorisés dans la société ». En privant le réseau scolaire de ressources, notamment spécialisées, les coupures orientent le système scolaire vers la consolidation, et non la correction des inégalités socio-économiques.

Wilfried Cordeau, conseiller syndical à la FAE, a ensuite soutenu que l'histoire des commissions scolaires au Québec est celle de la prise en charge des communautés par elles-mêmes, et cela bien avant que l'État ne prenne le contrôle du système éducatif. L'école a, en ce sens, déjà été un sujet beaucoup plus politique qu'il ne l'est aujourd'hui au Québec. Plutôt que d'associer dans les discussions publiques l'école à des enjeux économiques (former une main-d'oeuvre au moindre coût) ou administratifs (rebrasser les structures), il est temps selon lui de remettre à l'ordre du jour les questions politiques liées à l'éducation : qui décide des cursus et comment peut-on accroître leur gestion démocratique ? Comment l'école tranche-t-elle l'opposition entre les demandes de main-d'oeuvre et la demande d'émancipation de toutes et tous ? Comment se positionne-t-elle face aux inégalités ? Qui est responsable de la formation des maîtres et pourquoi ?

M. Cordeau a aussi dressé un portrait assez sombre des réponses qu'on doit donner actuellement à ces questions gênantes. Le rapport Parent a été le résultat d'un compromis conscient des enjeux politiques de l'éducation, un compromis entre une éducation à vocation humaniste, émancipatrice et la formation d'une main-d'oeuvre qualifiée permettant au Québec de rattraper le retard économique qui était le sien dans les années 60. Depuis les années 80, cependant, le volet humaniste de l'école s'est effrité au profit du volet utilitariste, de sorte que l'école néolibérale ne porte plus le même projet que l'école de la révolution tranquille. « Il faut en prendre acte », a insisté M. Cordeau. L'école cherche maintenant essentiellement à former une main-d'oeuvre dotée de qualifications « de base » qui la rendent souple et flexible, ouverte aux aléas et aux transformations rapides du marché du travail. C'est le rôle, par-dessus tout, de l'approche par compétences et des « compétences transversales » d'orienter l'éducation primaire et secondaire dans cette direction.

Conférence de Nico Hirtt
donnée à la FNEEQ au printemps dernier

Attaques à la formation générale dans les cégeps

Suivant les mêmes constats faits par M. Cordeau, Gabriel Nadeau-Dubois est ensuite revenu sur les récentes attaques à la formation générale collégiale. En voulant assouplir et contourner ce tronc commun qu'est la formation générale collégiale, le Rapport Demers, dont les recommandations bénéficient du plein soutien de l'actuel ministre de l'enseignement supérieur, s'attaque au symbole par excellence du compromis qui a fondé les cégeps. C'est la formation générale qui a défini ces derniers comme lieux de transmission de la culture, de l'esprit démocratique et de formation globale des personnes. Flexibiliser la formation générale au gré des programmes, des établissements et des parcours individuels, c'est en ce sens attaquer les idéaux démocratiques et humanistes des cégeps. Discours élitiste, discours passéiste que celui qui défend la formation générale en ces termes ? Non, s'est défendu M. Nadeau-Dubois, l'enjeu est de défendre la démocratie. Pour lui, il s'agit de sauvegarder les conditions de possibilité du changement social et de l'existence d'un esprit critique. Citant Charles Wright Mills, il a conclu en plaidant pour une re-politisation des enjeux associés à l'éducation : « La question fondamentale qu'on doit se poser à propos de tout système d'enseignement est la suivante : quel genre de produit ses administrateurs ont-ils l'intention de fabriquer ? Pour quel genre de société ? »

L'austérité n'est pas une fatalité

La quatrième intervenante fut Véronique Laflamme, organisatrice communautaire au FRAPRU, et co-porte-parole de la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics. La Coalition a développé des propositions d'alternatives fiscales (auxquelles a souscrit le SPECS-CSN lors de sa dernière assemblée générale). Ces mesures permettraient de renflouer de 10 milliards de dollars les coffres publics. Mentionnons uniquement le cas de la taxe sur le capital qu'on pourrait rétablir pour les entreprises financières. Alors qu'elle rapportait 1,5 milliards $ en 2006 selon l'IRIS, elle fut progressivement éliminée de 2007 à 2011. La moitié de ce montant, a illustré Mme Laflamme, permettrait de financer 10 000 logements sociaux par année, ou alors de réaliser la gratuité scolaire à tous les ordres d'enseignement. Il y a un projet de société qui est disponible derrière cette somme dont se prive l'État.

Mme Laflamme a ainsi présenté l'austérité comme un abandon de la fonction redistributive de l'État, qui se prive de revenus légitimes, puis saccage le filet social. Une lutte contre l'austérité est ainsi une lutte pour la redistribution de la richesse. Elle oppose à la croissance des inégalités qui résultent de la politique néolibérale le caractère non négociable des droits humains. Or, ils sont tous affectés par l'austérité : santé, logement, niveau de vie décent, éducation, environnement. Même les droits civils et politiques, comme les libertés démocratiques (pensons à l'abolition des commissions scolaires, ou à la corruption rendue possible entre autres par l'absence d'expertise suffisante dans les ministères), la liberté d'expression et d'association (pensons aux restrictions au droit de manifester, à l'accroissement de la surveillance des citoyens) sont la conséquence logique d'une idéologie qui détruit les conditions d'une société pacifiée, ouverte et prospère. Promouvoir et mettre en oeuvre nos droits est une obligation internationale que se sont donné les États québécois et canadien et cela seul justifie qu’il réclame l'argent privé qui est disponible dans la société.

Les véritables finalités de l'austérité

Après ces quatre présentations, il était clair que l'austérité en éducation ne profite ni aux élèves, ni aux parents, ni à la démocratie, ni à la culture, ni aux citoyens, ni à leurs droits. À qui profite-t-elle alors ? Cette question est importante, il me semble. Les politiques d'austérité affichent deux finalités : celle d'équilibrer les finances publiques (« atteindre le déficit zéro ») et celle de relancer la croissance économique. Or, le FMI et la Banque mondiale qui, en 2010, préconisaient les politiques d'austérité, ont depuis reconnu qu'elles menaient à une « trappe d'austérité » (c'est le terme employé) qui freine la croissance et enferme les sociétés dans une spirale d'appauvrissement. Mais alors quoi ? L'état-major du Parti Libéral aurait-il été retiré de la newsletter du FMI ? Peut-on vraiment l'imaginer à ce point incompétent et inconscient en matière économique ? Non, cette histoire en cache forcément une autre. Quelle est la véritable histoire ? Et si l'austérité avait de tout autres motifs que ceux qu'elle affiche ? Se pourrait-il qu'elle soit liée à ce que nous démontrait récemment Simon Tremblay-Pepin, chercheur à l'IRIS, à l'occasion d'un passage à l'Université de Sherbrooke : que la croissance de revenus du décile le plus riche de la population n'était plus corrélée à la croissance du PIB, mais à la dépossession des populations, tant de leur travail que de leurs services publics et leurs ressources naturelles ?

J'ai posé la question. Et j'ai été servi par un Gabriel Nadeau-Dubois qui s'est lancé dans une analyse du néolibéralisme dont le souffle a permis à chacun de terminer cette soirée sous le signe du sublime. Un moment d'anthologie, vraiment, mais d'une longueur qui exclut que j'en fasse ici le résumé.

En lieu et place, je vous suggère de poursuivre votre réflexion ici : L'austérité expliquée par Éric Pineault.

Rappel

ASSURANCE COLLECTIVE : modifications

Vous souhaitez modifier le plan d'assurance auquel vous souscrivez ? Vous avez jusqu'au 30 novembre pour le faire. Consultez la fiche suivante : INFO ASSURANCE no 5 : Conditions de renouvellement du régime d’assurance modulaire de la FNEEQ, 2015.

L'assurance voyage fournie par notre assurance collective a été modifiée. Pour savoir comment, consultez la fiche suivante : INFO ASSURANCE no 6 : Nouvelle définition de voyage à compter de 2015.

Fondaction

Poste téléphonique 5330 - specsCSN@CegepSherbrooke.qc.ca

Responsable de la rédaction: Catherine Ladouceur
Secrétariat: Luc Loignon