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Lundi dernier, le Conseil du trésor a rendu publiques ses offres à la table centrale du Front commun. Notre vis-à-vis patronal dans les négociations du secteur collégial, le CPNC, a quant à lui déposé les siennes hier. Dans les deux cas, force est de constater que notre employeur fait peu de cas de nos demandes. Qui plus est, il veut manifestement profiter de cette ronde de négociations pour nous appauvrir et faire reculer nos conditions de travail, et ce, en s’appuyant sur le prétexte d’une nécessaire austérité. Offres patronales : [Table centrale] [Table sectorielle] Voici les faits « saillants » des offres patronales Table centrale :
Soulignons que le Conseil du trésor ignore essentiellement nos demandes relatives à l’autonomie professionnelle et à la diminution du recours à la sous-traitance. Table sectorielle :
À la table centrale, les offres du Conseil du trésor entraîneront une diminution du pouvoir d’achat des employé-es de l’État et l’écart entre leur rémunération et celle des employé-es du secteur privé continuera de se creuser. Le graphique ci-dessous montre l’évolution en dollars réel du salaire des enseignant-es du collégial depuis 1968. La tendance est claire et elle contribue à l’accroissement de l’inégalité économique.
À ce sujet, l’étude récente de l’Institut Broadbent (https://www.broadbentinstitute.ca/fr) permet situer nos demandes et les offres gouvernementales dans un contexte plus large. Doit-on accepter de s'appauvrir alors qu'une minorité s'enrichit sans vergogne ?
Les offres de la table sectorielle constituent ni plus ni moins qu’un saccage de nos conditions de travail ainsi qu’une attaque en règle envers le modèle des cégeps. On ne doit pas se faire d’illusions : les appels à la souplesse et à l’efficience vont se solder par une augmentation de notre tâche couplée à un accroissement de la précarité ! Les demandes relatives au fonctionnement des départements et des comités visent à réduire leur autonomie et à donner plus de pouvoir à la direction. L’objectif de la patrie patronale ne fait pas de doute : elle veut obtenir une « marge de manoeuvre managériale » qui lui donne « toute la souplesse et l’efficacité nécessaires à la mise en place d’une gestion pédagogique, organisationnelle et administrative efficiente ». Notre convention collective, notre autonomie professionnelle et départementale ainsi que notre implication syndicale ne sont que des obstacles qui doivent être éliminés. C’est sans exagération qu’on peut affirmer que ces deux dépôts constituent une déclaration de guerre contre la fonction publique en général et les enseignant-es des cégeps en particulier. L’exécutif du SPECS-CSN est déjà à l’oeuvre afin de mettre en place, en collaboration avec la FNEEQ, l’ASPPC et la CSN, un plan d’action musclé. Nous savions à qui nous avions affaire. Nous savons maintenant de quoi ils sont capables. Il n’en reste maintenant qu’à nous de nous mobiliser pour protéger nos conditions de travail et le réseau des cégeps.
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Responsable de la rédaction: Catherine Ladouceur Secrétariat: Luc Loignon |