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Jeudi 18 décembre 2014

Lundi dernier, le Conseil du trésor a rendu publiques ses offres à la table centrale du Front commun. Notre vis-à-vis patronal dans les négociations du secteur collégial, le CPNC, a quant à lui déposé les siennes hier. Dans les deux cas, force est de constater que notre employeur fait peu de cas de nos demandes. Qui plus est, il veut manifestement profiter de cette ronde de négociations pour nous appauvrir et faire reculer nos conditions de travail, et ce, en s’appuyant sur le prétexte d’une nécessaire austérité.

Offres patronales : [Table centrale] [Table sectorielle]

Voici les faits « saillants » des offres patronales

Table centrale :

  • On gèle les salaires pendant deux ans, puis on les augmente de 1 % par année pour les trois dernières années de la convention collective.

  • L’âge nécessaire pour prendre sa retraite sans pénalité passe de 60 à 62 ans. L’âge minimal sera ensuite modulé sur la base de l’espérance de vie.

  • La pénalité pour le départ à la retraite avant l’âge minimal passe de 4,0 % à 7,2 % par année.

  • La rente sera déterminée sur les 8 dernières années de salaire, et non sur les 5 comme c’était le cas auparavant.

  • Les changements en lien avec la retraite prendront effet le 1er janvier 2017.

Soulignons que le Conseil du trésor ignore essentiellement nos demandes relatives à l’autonomie professionnelle et à la diminution du recours à la sous-traitance.

Table sectorielle :

  • On instaure un système d’évaluation des enseignantes et des enseignants afin « d’assurer la responsabilisation des intervenants (sic) ».

  • On révise le cadre horaire et la disponibilité des enseignant-es afin d’accroître « l’efficience ».

  • On révise le calcul de la CI et l’examen du niveau de ressources consenties.

  • On révise le fonctionnement des départements et des programmes, ainsi que des règles entourant la désignation de leurs membres dans le but « d’accroître l’efficience dans la gestion pédagogique organisationnelle et l’obligation faite aux collèges de rendre compte de leurs activités ».

  • On révise les responsabilités et les tâches des coordonnateurs.

  • On exige « une plus grande souplesse » dans le fonctionnement des comités de sélection ainsi qu’une révision des règles relatives à la priorité d’engagement et d’emploi.

  • On révise les modalités de la sécurité d’emploi et de l’acquisition de la permanence à la lumière du recours en hausse à ces avantages dans les prochaines années en raison des changements démographiques.

  • On révise les libérations syndicales octroyées par la partie patronale.

  • On assouplie le système d’enseignement avec, par exemple, un recours accru aux téléenseignements et aux technologies de l’information dans le but d’accroître l’accès à la formation et à la diplomation.

À la table centrale, les offres du Conseil du trésor entraîneront une diminution du pouvoir d’achat des employé-es de l’État et l’écart entre leur rémunération et celle des employé-es du secteur privé continuera de se creuser. Le graphique ci-dessous montre l’évolution en dollars réel du salaire des enseignant-es du collégial depuis 1968. La tendance est claire et elle contribue à l’accroissement de l’inégalité économique.

À ce sujet, l’étude récente de l’Institut Broadbent (https://www.broadbentinstitute.ca/fr) permet situer nos demandes et les offres gouvernementales dans un contexte plus large. Doit-on accepter de s'appauvrir alors qu'une minorité s'enrichit sans vergogne ?

Les offres de la table sectorielle constituent ni plus ni moins qu’un saccage de nos conditions de travail ainsi qu’une attaque en règle envers le modèle des cégeps. On ne doit pas se faire d’illusions : les appels à la souplesse et à l’efficience vont se solder par une augmentation de notre tâche couplée à un accroissement de la précarité ! Les demandes relatives au fonctionnement des départements et des comités visent à réduire leur autonomie et à donner plus de pouvoir à la direction. L’objectif de la patrie patronale ne fait pas de doute : elle veut obtenir une « marge de manoeuvre managériale » qui lui donne « toute la souplesse et l’efficacité nécessaires à la mise en place d’une gestion pédagogique, organisationnelle et administrative efficiente ». Notre convention collective, notre autonomie professionnelle et départementale ainsi que notre implication syndicale ne sont que des obstacles qui doivent être éliminés.

C’est sans exagération qu’on peut affirmer que ces deux dépôts constituent une déclaration de guerre contre la fonction publique en général et les enseignant-es des cégeps en particulier. L’exécutif du SPECS-CSN est déjà à l’oeuvre afin de mettre en place, en collaboration avec la FNEEQ, l’ASPPC et la CSN, un plan d’action musclé.

Nous savions à qui nous avions affaire. Nous savons maintenant de quoi ils sont capables. Il n’en reste maintenant qu’à nous de nous mobiliser pour protéger nos conditions de travail et le réseau des cégeps.

Poste téléphonique 5330 - specsCSN@CegepSherbrooke.qc.ca

Responsable de la rédaction: Catherine Ladouceur
Secrétariat: Luc Loignon