Date de publication :
Mercredi 18 mai 2022
Sommaire
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1. Position de la FNEEQ sur l’environnement
Le 27 septembre 2019, ça vous dit quelque chose ? Nous étions des centaines de milliers au Québec à marcher pour dénoncer l’inaction des puissants de ce monde face à l’urgence climatique. Est survenue la pandémie au début de l’année 2020 et, avec elle, son lot de défis et de tragédies, si bien que l’amorce du mouvement de transformation sociale a perdu de sa vigueur. Il n’est pas mort pour autant.
Parmi les efforts et initiatives qui se sont poursuivis, le Front commun pour la transition énergétique, créé en 2015, a élaboré un plan de transition énergétique porteur de transformations sociales. Des personnes déléguées de plus de 80 organisations et une vingtaine de départements, chaires de recherche et facultés de 12 universités se sont réunies et ont délibéré pendant une année pour formuler une feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité. Il ne s’agit que de la première déclinaison du projet Québec ZéN (zéro émission nette). Tenir ensemble les luttes pour la justice climatique et la justice sociale est au cœur de ce plan de transition énergétique.
Le collectif La Planète s’invite au Parlement, qui avait coordonné une partie de la mobilisation de l’automne 2019, a également donné naissance au collectif intersyndical Travailleuses et travailleurs pour la Justice Climatique (TJC). TJC a fait sienne la feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité et revendique deux choses pour faire pression sur nos dirigeants :
1) BANNIR les énergies fossiles d’ici 2030, autant en termes de production, de transformation, d’exportation que d’importation.
2) TAXER massivement la richesse et réinvestir massivement dans les services publics et les programmes sociaux, afin d’assurer des conditions de vie décentes pour toutes et tous.
Pour que ces revendications ne demeurent pas des vœux pieux, nous devrons nous mobiliser massivement et envoyer un message sans équivoque à nos dirigeants. Le Conseil fédéral de la FNEEQ a adopté le vendredi 6 mai une proposition qui appuie le collectif TJC et invite les syndicats locaux à tenir des assemblées générales qui porteront sur la participation au mouvement de mobilisation de l’automne 2022, notamment par l’exercice d’une grève sociale. Pour répondre à cet appel, le comité environnement du SPECS met sur pied, dès maintenant, un comité local Travailleuses et travailleurs pour la Justice Climatique pour coordonner localement le mouvement de lutte pour la justice sociale et climatique qui se déploiera dès septembre prochain. Une pétition circulera cette semaine et la semaine prochaine pour discuter d’une proposition lors de l’AG du 31 mai.
2. Situation environnementale au Cégep
La mobilisation autour de l’urgence climatique qui reprend nous pousse à faire un bref bilan des efforts réalisés par le Cégep et par sa communauté ces dernières années.
En septembre 2019, le Cégep de Sherbrooke a joint le mouvement mondial d’institutions scolaires reconnaissant l’urgence climatique. Dans cette foulée, il s’est donné comme mandat d’atteindre la carboneutralité d’ici 2030 pour ses émissions directes, un objectif qui sera vraisemblablement atteint grâce à des changements réalisés au niveau des infrastructures et à l’achat de crédits carbone. Voir le bilan en développement durable 2020-2021 du cégep pour plus d’informations.
Cependant, les émissions indirectes du cégep (non-comprises dans l’objectif de carboneutralité) sont, de loin, la source la plus importante de GES produits par le Cégep : c’est environ 90% des émissions du cégep qui sont occasionnées par le transport domicile-Cégep, et ce pourcentage reste malheureusement très stable. Malgré l’accès universel au transport en commun, les étudiant.es continuent de se déplacer massivement en voiture, et les différentes catégories de personnel utilisent à près de 80% l’auto-solo pour leurs déplacements quotidiens. La part du transport durable a même dramatiquement reculé depuis 3 ans, passant de 60% à 49% pour l’ensemble de la communauté du Cégep. Même si ce recul est sans doute lié à la pandémie, il est à craindre que des efforts considérables soient à faire pour revenir au niveau de 2019.
Situation d’urgence
Les données analysées par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) montrent qu’il y a urgence d’agir. Pour que l’on réussisse collectivement à plafonner les émissions de gaz à effet de serre, il faut que tout le monde mette l’épaule à la roue en diversifiant les modes de transport, et peut-être nous plus que les autres. Nous avons tout en main pour faire des choix différents :
Par où commencer ?
Comme communauté, nous avons plusieurs questions à nous poser. Comment pouvons-nous diversifier nos modes de transport afin de réduire nos déplacements en voiture, la principale source d’émission de GES du Cégep ? Plusieurs pourraient être tenté.es de miser sur la transition vers les voitures électriques. Malgré tout l’enthousiasme que celles-ci suscitent, de nombreuses études montrent qu'il s’agit d’une avenue moins intéressante qu’il n’y parait. Les impacts environnementaux des véhicules électriques pourraient être tout aussi importants que ceux causés par les voitures à essence, tout en accentuant la pression sur les infrastructures routières et les gigantesques parcs de stationnement. L’augmentation de l’utilisation de la voiture chez la communauté collégiale depuis 2010 n’est d’ailleurs peut-être pas étrangère à ce sentiment que plusieurs ont de "rouler vert".
Et si on se demandait de quel genre de soutien on aurait besoin pour réduire nos déplacements en voiture ? Si demain matin, par une belle journée du mois de mai, vous souhaitiez laisser la voiture à la maison, qu’est-ce qui pourrait vous aider à y arriver ? Écrivez-nous à info@specs-csn.qc.ca pour nous partager vos idées ! Nous les apporterons au comité C’viable pour enrichir la réflexion !
Conclusion
Dans le contexte de la crise climatique, on ne pourra pas éviter une réflexion profonde sur nos manières de nous déplacer. Alors que le prix de l’essence monte en flèche et qu’il est de plus en plus difficile de s'acheter une voiture, peut-être avons-nous là un avant-goût de ce qui nous attend et qui nous contraindra, qu’on le veuille ou non, à changer nos pratiques. Qu’attendons-nous ?
La convention 2020-2023 est maintenant disponible sur le site du SPECS ! Pour être bien certain.e d’interpréter correctement les clauses, n’hésitez pas à nous écrire : info@specs-csn.qc.ca
5. Application de la loi 101 au collégial
En vue de préparer la discussion que nous aurons en assemblée générale le 31 mai prochain sur l’application de la loi 101 au collégial, une discussion sur le sujet s’est tenue mardi le 10 mai dernier afin d’identifier les principaux arguments qui se trouvent de part et d’autre dans ce débat qui a cours actuellement dans les cégeps du Québec.
Mise en contexte
Depuis l’annonce de l’intention du gouvernement de déposer une loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, différents acteurs ont exprimé le souhait de voir la loi 101, et plus particulièrement les articles concernant la limitation de la fréquentation des établissements d’enseignement anglophones aux ayants droit, appliquée dans le réseau collégial. La situation actuelle permet à l’ensemble des diplômé.es du secondaire de choisir la langue d’enseignement pour leurs études collégiales, ce qui fait actuellement en sorte que les demandes pour les collèges anglophones à Montréal dépassent largement leur capacité, une situation qui ne va pas en diminuant. L’application de la loi 101 limiterait l’accès aux collèges anglophones aux enfants de parents qui ont fréquenté l’école en anglais (les ayants droit). La population étudiante des cégeps anglophones passerait donc de 19% (situation actuelle) à tout au plus 8% (le pourcentage d’ayants droit au Québec).
Lors de l’étude détaillée du projet de loi 96, le Parti québécois a déposé l’amendement pour étendre l’application des dispositions de la loi 101 au collégial, amendement qui a été battu par les autres partis. Une mobilisation ciblant les cégeps a parallèlement été lancée, menant à des prises de position en faveur de cette option dans plus d’une trentaine de cégeps francophones. À l’inverse, dans les cégeps anglophones, une grande mobilisation contre cette idée et plus largement contre le projet de loi 96 qui introduit de nouvelles pratiques dans les cégeps anglophones s’est mise en place.
À la FNEEQ, qui réunit la majorité des syndicats enseignants des cégeps, la polarisation est particulièrement forte. Des menaces de sécessions sont actuellement nommées par plusieurs cégeps anglophones.
Pour nous aider à tenir ce débat, les propos recueillis durant la rencontre du 10 mai vous sont présentés sous forme de tableau.
Présentation pour l'extension des clauses scolaires de la loi 101 au cégep réalisée par le Regroupement pour le cégep français
Pour en finir avec le déclin de la langue française, article de Jean-Benoît Nadeau
Pour en finir - encore plus! - avec le déclin de la langue française, article de Jean-Benoît Nadeau
La loi 101 au cégep? Une fausse bonne idée, lettre d'opinion de Bernard Tremblay
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Poste téléphonique #5330 info@specs-csn.qc.ca VP à l'information et à la mobilisation : Mathieu Poulin-Lamarre Agent de bureau : Alain Paquet |