La direction du Cégep de Sherbrooke nous a informés qu’un premier cas de grippe A (H1N1) a été diagnostiqué chez un membre de la communauté collégiale. Bien que regrettable, cette annonce était à prévoir, car la maladie a atteint le stade de pandémie. Il est également fort probable que d’autres cas seront détectés dans les prochaines semaines au Cégep. Il est par conséquent de la plus haute importance d’appliquer les stratégies qui minimisent les risques de contagion.

Étant donné le sérieux de la situation, nous avons été outrés du manque de prévoyance, de diligence et de bonne foi avec lequel la direction a traité les demandes de retrait préventif de plusieurs enseignantes enceintes. Après une évaluation des risques, les médecins de ces enseignantes et la CSST ont exigé qu’elles soient placées en retrait préventif ou réaffectées à des tâches dans le cadre desquelles elles ne seraient pas à moins de deux mètres des étudiants pour plus de 30 minutes par jour. La direction du Cégep, par l’entremise du service des ressources humaines, a refusé d’octroyer les retraits préventifs, alléguant qu’il est possible pour ces femmes d’enseigner normalement tout en restant toujours à plus de deux mètres des étudiants.

Quiconque a déjà enseigné reconnaîtra l’absurdité de cette suggestion. Que ce soit dans les classes, les laboratoires, les corridors ou nos bureaux, nous sommes constamment à proximité des étudiants. Garder en tout temps une distance de deux mètres entre les étudiants et nous serait difficile d’un point de vue pratique, mais c’est également physiquement impossible à plusieurs endroits au Cégep!

La décision de la direction du Cégep dans ce dossier s’avère particulièrement répréhensible. En effet, plusieurs études démontrent que les femmes enceintes et leur fœtus sont particulièrement à risque de souffrir de complications graves s’ils contractent la grippe A (H1N1). En allant contre l’esprit de l’avis médical et le bon sens, la direction a fait subir un risque inutile à ces femmes. Il est difficile de comprendre pourquoi la direction a choisi d’agir de la sorte.

Devant le refus de la direction et les suggestions ridicules offertes, les enseignantes ont dû agir afin de faire valoir leur droit et protéger leur santé. Certaines ont dû prendre des congés de maladie afin de respecter l’avis de leur médecin. D’autres ont demandé au SPECS d’entreprendre des recours devant la CSST pour faire fléchir la direction. En plus du danger de contracter la grippe, ces femmes ont vécu un stress inutile en raison de l’incurie de la direction.

Suite à l’identification du premier cas de grippe A (H1N1), la direction du Cégep a changé sa position. Les femmes enceintes ont droit à un retrait préventif sur l’avis de leur médecin. S’il vaut mieux tard que jamais, l’insensibilité de la direction dans ce dossier a fait en sorte que des femmes ont été exposées plus longtemps que nécessaire à un risque d’attraper la grippe A (H1N1). Si la direction avait fait preuve de plus de prévoyance et de bonne foi, ceci aurait facilement pu être évité.

Vous êtes enceinte? Vous rencontrez des difficultés avec le Service des ressources humaines pour obtenir votre retrait préventif? N'hésitez pas. Communiquez avec votre Syndicat: poste #330.

Contrairement à l'information transmise dans une lettre de la direction du Service des ressources humaines (voir l'exemple), les nouvelles enseignantes et les nouveaux enseignants ne sont aucunement obligé-e-s de suivre les ateliers d'initiation à l'enseignement collégial.

Pour tout renseignement, contactez le Syndicat au poste #330.

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