Les récentes modifications à l’assurance-emploi proposées par le gouvernement Harper constituent une attaque sans précédent à l’un des principaux mécanismes du filet social canadien. Il n’est pas surprenant de voir plusieurs acteurs politiques, syndicaux et même patronaux se mobiliser contre ces changements. Étant donné l’impact significatif qu’aura cette réforme sur nos membres à statut précaire, le SPECS-CSN croit qu’il est essentiel de s’impliquer activement dans cette lutte.

Rappelons que la réforme présentée par le gouvernement Harper crée trois catégories de chômeurs. On distingue les «travailleurs de longue date», les «prestataires occasionnels» et les «prestataires fréquents». C’est cette dernière catégorie qui pose particulièrement problème pour les enseignants à statut précaire. Une personne est considérée «prestataire fréquent» si elle a fait trois demandes ou plus de prestations régulières pendant les 5 dernières années et touché de l’assurance-emploi pendant un total d’au moins 60 semaines. Une personne qui appartient à cette catégorie est tenue d’accepter, durant les 6 premières semaines de chômage, tout emploi semblable à 80% du salaire horaire de son emploi précédent. À partir de la septième semaine, elle doit accepter «tout travail pour lequel la personne est qualifiée (avec formation en milieu de travail s’il y a lieu) avec un salaire à partir de 70% du salaire horaire précédent» dans un rayon de 100 km du domicile.

Ces nouvelles contraintes sont incompatibles avec la réalité de l’emploi des enseignantes et enseignants à statut précaire. En début de carrière, une enseignante ou un enseignant aura souvent des périodes de non-emploi. On commence souvent sa carrière par des remplacements pour ensuite obtenir des charges à temps partiel. Il faut quelquefois attendre plusieurs années avant d’obtenir une charge à temps plein annuel. Le recours, quelquefois fréquent, à l’assurance-emploi permet de tenir le coup entre les contrats. Afin de ne pas perdre sa priorité d’emploi, les enseignants à statut précaire sont souvent dans l’obligation d’accepter des charges avec un très court délai de préavis. On voit aisément comment l’obligation d’accepter des emplois, sous peine de perdre ses prestations, s’avère problématique. Et c’est sans parler de la rémunération inférieure que les «prestataires fréquents» sont tenus d’accepter.

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Le 27 avril prochain, une grande manifestation contre la réforme Harper de l’assurance-emploi aura lieu à Montréal. La CSN-Estrie organise des moyens de transport afin de permettre aux membres qui habitent dans notre région de prendre part à la mobilisation. Nous espérons que plusieurs membres du SPECS-CSN seront sur place. Au début du mois de juin, nous comptons également organiser une séance d’information portant sur la réforme de l’assurance-emploi pour les membres à statut précaire.