Lutte contre l'homophobie

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L’homophobie – Un problème réglé?

En cette semaine de lutte à l’homophobie dans le réseau collégial (semaine du 16 avril 2007), il serait bon de se poser quelques questions.  En effet, dans la panoplie des mythes véhiculés au sujet des personnes LGBT (lesbienne, gai, bisexuel-le ou transgenre), il en est un tout nouveau et pernicieux : l’homophobie est morte et enterrée, immolée à l’autel de l’égalité juridique acquise, au Canada, en 2005. En fait, l’homophobie commence à vaciller mais, comme on a pu le constater dans la récente campagne électorale, elle est loin d’être vaincue.  Elle décoche encore des traits blessants et parfois même violents. Toute analogie restant boiteuse, il n’en demeure pas moins que le droit de vote pour les femmes n’a pas sonné le glas de la misogynie, tout comme l’abolition de l’esclavage n’a pas mis fin au racisme.

La liste des méfaits de l’homophobie encore prégnante dans notre société est longue. On n’a qu’à penser au placard dans lequel nombre de personnes LGBT se sentent obligées de rester confinées, ou à tout le moins, de gérer de façon serrée qui est au courant et qui ne devrait pas l’être.  Quand on y pense bien, le placard est absurde. Nul ne devrait se demander s’il peut parler de son amoureux ou de son amoureuse dans une conversation banale.  Nul ne devrait réfléchir avant de prendre la main de son «chum» ou de sa “blonde“ en public. Et pourtant, par des gestes aussi anodins, plusieurs personnes LGBT sentent qu’elles mettent ainsi leur sécurité émotionnelle et/ou physique en péril.

En raison du travail de démystification des orientations sexuelles et des identités de genre qui demeure à accomplir, la Table nationale de lutte à l’homophobie du réseau collégial a été mise sur pied. Elle comporte des représentants de tous les niveaux d’implication dans le réseau collégial, allant des associations étudiantes aux associations de parents, en passant par les syndicats des différents secteurs de travailleurs, des directions, et même du ministère de l’éducation. À son instigation, le 17 avril 2007 sera la Journée nationale de lutte à l’homophobie dans le réseau collégial.

Quand pourrons-nous vraiment dire que l’homophobie est vaincue? Quand nous verrons dans les couloirs du cégep environ 10 % des couples qui se tiennent par la main qui seront de même sexe. Quand aucun de nos collègues, étudiants, professeurs, etc. ne se demandera plus s’il peut se permettre ou non de nous révéler son orientation sexuelle.

Dominique Dubuc
Professeure de biologie
Membre de l’exécutif du SPECS-CSN
Représentante de la FNEEQ-CSN et de la FEESP-CSN à la Table nationale de lutte à l’homophobie du réseau collégial

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